25 août 2024
Avec la rentrée, le climat est un peu morose. Au lieu de m’opposer à la tendance, j’en profite pour vous présenter quelques articles sur les dictatures et les manipulations des lobbies pour entraver l’action climatique. Pour vous apprendre à les reconnaître derrière leurs masques.

Objection à l'obstruction
Source: Pour la Science, septembre 2024: Objection à l’obstruction
L’action climatique est entravée par des lobbies industriels et des discours obstructionnistes en Europe. Malgré l’urgence climatique, les intérêts économiques freinent les politiques environnementales ambitieuses. Les arguments pro-marché et anti-régulation dominent, tandis que les modèles économiques peinent à intégrer les enjeux écologiques. Face à cette obstruction, une prise de conscience et un changement de paradigme s’imposent.
Le poids des lobbies industriels dans l'inaction climatique
Les intérêts économiques freinent l’action climatique en Europe. 25 000 lobbyistes à Bruxelles défendent majoritairement les industriels. Les États soutiennent leurs champions pétroliers au détriment de politiques environnementales ambitieuses.
Ce ballet d’influence se joue dans les couloirs du pouvoir européen. Total, Shell, BP et Eni sont les vedettes de ce spectacle où l’écologie fait office de figurant. Les États, tels des marionnettistes, tirent les ficelles pour protéger leurs joyaux industriels. Pendant ce temps, la planète suffoque et les citoyens s’impatientent. Mais face à la machine bien huilée du lobbying, leurs voix peinent à percer le brouhaha des négociations à huis clos.
Les stratégies d'obstruction climatique décryptées
Les obstructionnistes utilisent trois arguments principaux : priorité aux instruments de marché, neutralité technologique et préservation de la compétitivité. Ces stratégies visent à retarder l’action réglementaire et à maintenir le statu quo favorable aux énergies fossiles.
C’est un véritable jeu d’échecs où chaque pion est soigneusement placé. L’échiquier ? Le débat public. Les pièces maîtresses ? Des arguments savamment construits pour paraître raisonnables. Le roi à protéger ? Le business as usual. La tactique est simple : avancer ses pions « marché libre » et « innovation technologique » tout en mettant en échec la « régulation contraignante ». Un coup de maître qui laisse l’action climatique mat… pour l’instant.
Les limites de l'économie face aux enjeux environnementaux
L’économie standard peine à intégrer les valeurs sociales et environnementales dans ses modèles. La priorité donnée au court terme et à la croissance économique occulte les enjeux de long terme liés au changement climatique.
C’est comme essayer de faire entrer un éléphant dans une Smart : ça coince de partout. L’économie, avec ses outils traditionnels, se retrouve aussi démunie qu’un plombier face à un problème d’électricité. Elle s’évertue à mesurer l’incommensurable, à monétiser l’inestimable. Le résultat ? Des modèles qui prédisent froidement qu’un réchauffement de 6°C ne coûterait que 8,5% du PIB mondial. Pendant ce temps, le Giec hurle à l’apocalypse pour 1,5°C. C’est un peu comme comparer le prix d’un parapluie face à un tsunami.
Vers une prise de conscience et un changement de paradigme
Face à l’urgence climatique, il est nécessaire de repenser nos modèles économiques et politiques. La sobriété, le soin apporté à la nature et une vision à long terme doivent primer sur la logique de court terme et la maximisation des profits.
Il est temps de changer les règles du jeu. Fini le Monopoly, place à un nouveau plateau où la case « Parc naturel » vaut plus que « Rue de la Paix ». Les joueurs ne collectent plus seulement de l’argent, mais aussi des points « biodiversité » et « bien-être social ». Les cartes « Chance » invitent à innover pour le climat, tandis que les « Caisse de communauté » financent la transition écologique. Dans ce nouveau jeu, les gagnants ne sont pas ceux qui possèdent le plus, mais ceux qui contribuent le mieux à un avenir durable. Qui est prêt à relever le défi ?

Les jeunes sont-ils prêts pour la dictature ?
Source: Usbek et Rica Magasine, numéro 42 – Les jeunes sont-ils prêts pour la dictature ?
La démocratie perd du terrain chez les jeunes. Selon de récents sondages, une part croissante des 18-35 ans se montre favorable à des régimes autoritaires. Cette tendance reflète-t-elle un attrait pour la dictature ou plutôt une exigence démocratique accrue ?
Un désamour croissant pour la démocratie
Les jeunes générations manifestent un désintérêt grandissant pour le système démocratique. Selon un baromètre récent, 42% des 18-35 ans considèrent les régimes militaires comme une bonne manière de gouverner. En France, 10% des moins de 25 ans préfèrent un dirigeant fort sans contre-pouvoirs. Cette « déconsolidation démocratique » se traduit par une abstention élevée des jeunes lors des élections. Les réseaux sociaux contribuent à désacraliser le système politique en permettant une critique sans filtre des représentants.
Une demande d’efficacité plutôt que d’autoritarisme
Le penchant apparent pour l’autoritarisme traduirait davantage une exigence d’efficacité qu’un réel attrait pour la dictature. Les jeunes pointent l’échec des démocraties libérales à résoudre les problèmes économiques et sociaux. Leur critique de la démocratie actuelle témoigne d’une certaine exigence citoyenne. Elle s’accompagne de l’émergence de nouveaux concepts politiques comme une VIe République ou des assemblées citoyennes alternatives.
Un désir de renouveau démocratique
Loin de rejeter la démocratie, les jeunes aspirent à la faire évoluer. Leur attitude critique est vue par certains comme un signe de vitalité démocratique. Elle reflète une volonté de dépasser le système actuel plutôt que de l’abandonner. Des initiatives comme le Parlement des Jeunes témoignent d’un désir d’imaginer de nouvelles formes de participation citoyenne. Le défi est désormais de réinventer la démocratie pour répondre aux attentes des nouvelles générations.
Dictateur, un job de moins en moins en moins salissant ?
Source: Usbek et Rica Magazine, numéro 42: Dictateur, un job de moins en moins en moins salissant ?
La frontière entre démocraties et dictatures s’estompe à l’ère numérique. Les autocrates modernes adoptent une image décontractée et maîtrisent les codes des réseaux sociaux, brouillant les repères traditionnels. Cette évolution pose de nouveaux défis pour distinguer les régimes autoritaires des démocraties authentiques.
L’effacement des distinctions apparentes
Les dictateurs d’aujourd’hui se parent des attributs démocratiques. Finis les uniformes militaires, place aux tenues décontractées et aux selfies sur Instagram. Cette transformation rend plus difficile l’identification des régimes autoritaires au premier coup d’œil. Les autocrates modernes excellent dans l’art de singer les codes des dirigeants démocratiques, créant une illusion de liberté.
Le divertissement comme outil de contrôle
Alors que les démocraties encouragent le débat public, les nouveaux dictateurs misent sur le divertissement pour détourner l’attention. Ils transforment la politique en spectacle, usant de provocations et de mises en scène dignes de Netflix. Cette stratégie contraste avec l’approche des démocraties, où la participation citoyenne et le pluralisme des idées sont valorisés.
Un pouvoir autoritaire sous des apparences modernes
Malgré leur image « cool », ces dirigeants restent fondamentalement autoritaires. Contrairement aux démocraties qui protègent les libertés individuelles, ils continuent de réprimer l’opposition et de contrôler l’information. La principale différence réside dans leurs méthodes : ils utilisent les technologies numériques pour exercer une surveillance massive, là où les démocraties cherchent à protéger la vie privée des citoyens.
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